
Après une grève d’un mois à l’hiver 2024, les travailleurs des postes se sont fait ordonner de retourner au travail par le gouvernement fédéral. C’est du déjà-vu : en fait, le syndicat s’est fait retirer son droit démocratique de grève à chaque occasion où il a tenté de l’exercer depuis 1981.
Mais ce que peu de gens savent, c’est que le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) trouve ses origines dans la grève sauvage de 1965 qui a défié la loi et gagné. Ce fut la plus grande grève illégale des employés du gouvernement dans l’histoire du Canada, et elle a gagné le droit à la négociation collective pour tous les employés du secteur public fédéral.
L’esclavage salarié du secteur public
L’économie canadienne a connu une croissance fulgurante durant le boom de l’après-guerre. Toutefois, cette richesse n’a pas ruisselé jusqu’aux travailleurs. En fait, le gouvernement progressiste-conservateur de John Diefenbaker a gelé les salaires du secteur public en 1959 et 1962. Alors que Lester Pearson avait promis des augmentations de salaire et le droit à la négociation collective lorsqu’il a remporté les élections en 1963, il a traîné des pieds, comme tout bon libéral, et en 1965 il n’avait toujours pas tenu ses promesses.
Les travailleurs des postes, comme tous les employés du secteur public à l’époque, n’avaient pas le droit de grève. Ils n’avaient même pas le droit de négocier une convention, et les salaires étaient déterminés directement par le Conseil du Trésor. En conséquence, les salaires et les conditions de travail étaient déplorables.
C’était particulièrement le cas dans les bureaux de poste, où le volume de courrier avait doublé en 10 ans. Plutôt que d’embaucher plus de travailleurs, la direction les avait simplement pressés davantage, en augmentant l’intensité du travail. Par exemple, un système de mesure du travail avait été mis en place, imposant des quotas de lettres triées par minute. Les facteurs étaient souvent forcés de travailler 12 heures par jour sans rémunération pour le temps supplémentaire.
Les travailleurs des postes étaient à la fois surmenés et sous-payés.
Ce n’était pas seulement un problème de salaires et d’avantages sociaux, mais ça en était également un de régime brutal imposé aux travailleurs des postes par la direction. Dans son autobiographie, le leader du STTP, Jean-Claude Parrot, décrit des conditions semblables à celles d’une prison dans les centres de tri du courrier. La direction usait de « galeries d’observation » dotées de miroirs sans tain, placées partout dans le bâtiment, y compris dans les toilettes! Parrot mentionne qu’il était connu que « certains inspecteurs échangeaient des plaisanteries sur les habitudes particulières (aux toilettes) de certains travailleurs ».1
Des femmes avaient rejoint dans les dernières années, formant une nouvelle couche d’employées à temps partiel. Sans surprise, elles ont goûté au pire. Selon une travailleuse :
« Les superviseurs caressaient ouvertement les femmes, ils marchaient derrière elles, et celles qui les laissaient les cajoler ou les toucher recevaient un meilleur traitement […] Si un superviseur n’aimait pas le fait qu’il ait été rejeté la veille, elle n’était plus là le lendemain, et cela arrivait fréquemment. Et s’il y avait des plaintes, vous étiez virée. Et le bureau de poste n’avait de comptes à rendre à personne si on vous congédiait. Ils pouvaient vous congédier sur un simple coup de tête. »2
Les travailleurs contre leurs « dirigeants »
L’humiliation quotidienne que les travailleurs étaient contraints d’endurer, conjuguée à l’épuisement dû à la surcharge de travail et à la médiocrité des salaires, a créé un baril de poudre qui ne demandait qu’à exploser. Comme l’a décrit Mattie Stockwell, postier, « lorsque l’on distribue des chèques d’aide sociale plus gros que les chèques de paye que l’on rapporte à la maison, on s’est dit que quelque chose devait être fait ». Exprimé dans le langage de la philosophie marxiste, il y avait une accumulation quantitative qui allait inévitablement mener à un changement qualitatif.
L’étincelle qui a allumé le feu a été une nouvelle directive nationale envoyée par l’administration. La directive interdisait aux trieurs de courrier de s’asseoir durant la première heure et demie de leur quart de travail, ainsi qu’après leur pause-repas. Parrot décrit l’indignation qui en a résulté sur le lieu de travail :
« Cette directive nationale était vue par les travailleurs comme une démonstration de plus de comment une personne dans un bureau à Ottawa, sans aucune compréhension de comment ni pourquoi le tri est réalisé d’une certaine manière, pouvait être aussi stupide que la directive elle-même. »3
Les travailleurs des postes avaient un syndicat… si l’on peut parler ainsi. L’Association canadienne des employés des Postes (CPEA) et l’Association fédérale des facteurs (FALC) représentaient les trieurs de courrier et les facteurs à l’époque. Ces deux associations se sont unies pour former la Fraternité des employés des postes (PWB) afin de négocier conjointement avec le gouvernement pour obtenir une augmentation salariale en juin 1965.
Mais en réalité, la FALC et la CPEA n’étaient pas vraiment des syndicats. Ces « associations » servaient d’outils à la direction pour canaliser la colère des travailleurs dans des canaux sûrs. Mattie Stockwell décrit la situation :
« Dans de nombreux cas, les gens qui présidaient l’association à l’époque le faisaient pour leur propre avancement au sein du bureau de poste. Si vous aviez été président de local, la prochaine étape était d’être promu superviseur. Alors ils ne voulaient pas trop brasser la cage. »
À l’époque, une commission gouvernementale étudiait la possibilité d’accorder aux travailleurs du secteur public le droit de grève légal. Deux ans plus tard, elle n’avait toujours pas pris de décision. Au fur et à mesure que le temps passait, la situation devenait intenable pour les travailleurs des postes de la base qui commençaient à s’impatienter. La conclusion inévitable que beaucoup d’entre eux ont tirée était qu’ils devaient prendre les choses en main.
Mais les dirigeants de la FALC et de la CPEA s’efforçaient de contenir la colère de leurs membres. Comme l’a décrit le postier Alec Power :
« Il y avait beaucoup d’indignation. Et lorsqu’un ou deux d’entre nous s’exprimait, pour parler de… prendre la rue, ils étaient outrés. Ils vous accostaient après une réunion pour vous dire “on ne peut pas faire ça, on va tous se faire renvoyer, etc.” »
Aujourd’hui, les dirigeants des syndicats ont adopté une attitude similaire face au recours systématique aux lois de retour au travail. Chaque fois qu’un travailleur suggère de défier une loi de retour au travail, des cris d’alarme similaires à propos des « amendes » et des conséquences légales retentissent de la part des dirigeants pour contenir les membres.
En conséquence, les dirigeants de nombreux syndicats se retrouvent aujourd’hui au pied du mur. En dernière analyse, les conflits de classe se règlent par la force. Si les travailleurs parviennent à mettre à l’arrêt les opérations, alors leur employeur sera forcé de céder aux demandes des travailleurs. Sans la possibilité de faire grève, les travailleurs perdent essentiellement tout leur pouvoir collectif, et les employeurs n’ont alors plus aucune raison de faire une quelconque concession aux travailleurs. Ainsi, les dirigeants syndicaux se sont rendus impuissants.
Alec Power, un postier de la base à Toronto, a décrit le casse-tête dans lequel les dirigeants des associations des postes se sont retrouvés en 1965 : « Ils ne pouvaient pas représenter efficacement [les travailleurs] puisqu’ils n’avaient aucun pouvoir derrière eux. Vous savez, qu’est-ce qu’ils pouvaient utiliser comme levier? Évidemment, pour les travailleurs, c’était de cesser de travailler. »
La grève
Malgré les efforts de leur direction, la colère des travailleurs ne pouvait plus être contenue plus longtemps.
C’est à Montréal que tout a commencé. Ce qui avait été annoncé initialement comme une « réunion d’information » a été transformé par les travailleurs des postes en colère. À la fin de la réunion, les travailleurs ont convenu de partir en grève pour une augmentation salariale annuelle de 660 dollars (l’équivalent de 6500 dollars aujourd’hui).

Le 14 juillet, une délégation s’est rendue à Ottawa pour tenter de convaincre la direction nationale de soutenir la grève. Mais les dirigeants nationaux se sont vigoureusement opposés à la grève et n’ont même pas permis de tenir un vote.
Après avoir été rejetés par la direction nationale, les dirigeants locaux Willie Houle et Roger Décarie ont contacté directement d’autres sections locales. C’est ainsi qu’au petit matin du 22 juillet, les postiers de Hamilton, de Vancouver et de Montréal ont débrayé. Ces trois sections locales ayant montré l’exemple, cela n’a pas pris beaucoup de temps pour que d’autres suivent le mouvement.
Une fois qu’ils ont vu la direction audacieuse qui était donnée, la grève s’est répandue comme une traînée de poudre parmi les 22 000 travailleurs des postes du pays. Comme l’a expliqué un postier de Windsor : « Tout d’un coup, les gars ont décidé que si tant de bureaux de poste débrayaient à travers le pays, nous devions le faire et les gars l’ont simplement fait. »
Mais dans tout le pays, les « dirigeants » conservateurs des associations ont tenté de freiner l’élan. Par exemple, l’exécutif local de Toronto s’opposait farouchement à la participation à la grève. Mais les travailleurs de la base étaient motivés et ne pouvaient être retenus.
Les postiers ont rempli à craquer une réunion des membres à Toronto – ces soi-disant « dirigeants » étaient dépassés.
Le facteur Wayne Black faisait valoir correctement que « le gouvernement ne vous donnera rien, à moins de lui montrer que vous n’avez pas peur de faire la grève ». Alec Power et Jimmy Brown, un autre postier de la base, ont pris en charge la réunion et les travailleurs ont voté en faveur de rejoindre la grève!
En réponse, le président des facteurs de Toronto a déclaré : « Ils devraient tous être jetés en prison », tandis que le président des commis au courrier de Toronto, Al Pinney, a traversé les piquets de grève.
À son apogée, 80% des membres des deux associations étaient sur les piquets de grève dans différentes villes à travers le pays.
Jill Davidson, employée des postes, a bien décrit la situation lorsqu’elle a dit que « l’impossible était en train de se produire » et que les travailleurs « n’avaient plus peur de leurs propres ombres ».
L’héroïsme de ces travailleurs est tout simplement stupéfiant. Ils ont surmonté le conservatisme de leurs propres dirigeants et ont lancé une grève nationale. Le fait qu’il n’y avait pas de fonds de grève signifiait que les travailleurs acceptaient de perdre tout leur salaire. Mais comme l’a fait remarquer un travailleur : « Vous perdez peut-être de l’argent les jours de grève, mais vous gagnez beaucoup en confiance en vous et en assurance du fait que ce que vous avez fait était pour vous et pour que d’autres personnes vous suivent. Oui, on y gagne, on y gagne en estime de soi. »
N’ayant aucune tradition de grève préalable, ces travailleurs ont fait bien du chemin, défiant la loi qui les maintenait dociles.
En fin de compte, la loi n’est qu’un bout de papier. Une fois que les travailleurs sont passés à l’action, toutes les menaces du gouvernement ont été réduites à néant.
Le gouvernement tente la conciliation
Face à cette grève sans précédent, le gouvernement a changé de tactique et a tenté de se réconcilier avec les travailleurs. Le premier ministre Lester Pearson a déclaré aux nouvelles : « À mon avis, les employés des postes ont une revendication juste. » Il a formé une commission dirigée par le juge Anderson afin d’examiner les questions relatives à la grève et de formuler une recommandation.
Mais les travailleurs n’allaient pas retourner au travail facilement. Comme Alec Power l’a expliqué : « Notre objectif n’était pas d’obtenir un examen. Nous voulions obtenir les augmentations de salaire que nous avions demandées dès le début. »
La commission s’est présentée et a proposé une augmentation de salaire de 360 dollars par an. Mais les travailleurs pouvaient sentir leur pouvoir. Comme l’a expliqué Roger Décarie : « Pour la première fois de son histoire, le gouvernement fédéral a ouvert des négociations avec ses employés. S’il fait une offre, il sera prêt à en faire une autre. »
Mais le gouvernement a refusé de céder, déclarant : « Le gouvernement ne s’écartera pas des recommandations du juge Anderson. » Et à nouveau, il s’est appuyé sur les dirigeants syndicaux pour tenter de brider les travailleurs. Comme l’a décrit Bill Kay, qui menait la grève à Vancouver : « La direction de la Fraternité des employés des postes et le Congrès du travail du Canada ont pesé très lourdement sur la direction de la grève pour tenter de nous faire reprendre le travail. »
Montréal fait cavalier seul
La direction du PWB faisait tout en son pouvoir pour mettre fin à la grève. Maintenant qu’elle avait obtenu une augmentation de salaire, elle avait l’impression qu’il serait assez simple de convaincre les travailleurs de retourner au travail.
Mais les travailleurs de la base à Montréal ont rejeté l’entente à l’unanimité et ont décidé de poursuivre la grève.
Les dirigeants de la PWB se sont ensuite rendus jusqu’à Toronto et Vancouver pour faire valoir leur point de vue lors des assemblées des grévistes. Ne voulant pas perdre ces votes, ils ont scandaleusement falsifié un télégramme portant les noms des dirigeants de la section locale de Montréal, disant qu’une décision avait été prise de reprendre le travail!
Ne voulant pas rester seuls, les grévistes de Toronto et de Vancouver ont voté pour arrêter la grève. Lorsque Houle et les autres dirigeants montréalais ont découvert la supercherie, ils l’ont dénoncée publiquement, mais le mal était déjà fait.
Les travailleurs de Montréal étaient maintenant isolés. Toutefois, de façon héroïque, ils ont refusé de jeter la serviette.

Le gouvernement a tenté de reprendre ses tactiques d’intimidation. Le président du Conseil du Trésor, Edgar J. Benson, a même été jusqu’à menacer d’envoyer l’armée pour briser la grève. Malgré tout, les postiers n’ont pas reculé.
Lorsqu’un porte-parole du cabinet du premier ministre a laissé entendre que les postiers de Montréal seraient tous licenciés, Houle a répliqué en déclarant : « Nous ne parlons pas aux fantômes. Laissons le premier ministre le dire lui-même. »
La pression de la grève a divisé le Congrès du travail du Canada, la section québécoise se prononçant en faveur des postiers. Le dirigeant de la Fédération du travail du Québec (FTQ, la section québécoise du CTC), Louis Laberge, a déclaré : « Si un seul employé devait subir des représailles suite à la grève, je promets que la puissance combinée de la Fédération du travail du Québec et du Congrès du travail du Canada ne se contentera pas d’ébranler le gouvernement fédéral, mais le fera tomber. »
Finalement, le gouvernement a bonifié son offre salariale à 550 dollars, et les grévistes montréalais l’ont acceptée. Bien que la question des conditions de travail ait été renvoyée à une commission et que les 550 dollars étaient 110 dollars de moins que ce qu’ils demandaient, il s’agissait néanmoins d’une victoire importante qui n’a été obtenue qu’au prix d’une lutte titanesque.
Un nouveau syndicat forgé dans le feu de la lutte
La grève des travailleurs des postes de 1965 marque un tournant dans la lutte des classes au Canada. Certains des travailleurs les moins bien payés et les plus dépourvus de droits se sont soulevés contre leurs propres dirigeants et ont obtenu des avancées significatives.
Plus important encore, les postiers ont conquis le droit de grève. En 1967, ce droit a été étendu à l’ensemble des services fédéraux.
Les travailleurs sont sortis de l’obscurité et ont créé une nouvelle tradition. En l’espace de quelques mois, ils ont voté pour expulser les dirigeants des anciennes organisations et pour créer un nouveau syndicat : le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP). Bill Kay, le meneur de la grève à Vancouver, l’a emporté sur trois membres de l’exécutif sortant et est devenu le nouveau président national.

Forgé dans le feu de la lutte, le STTP est devenu l’un des syndicats les plus militants et les plus démocratiques du pays. Il a mené de nombreuses grèves qui ont permis d’obtenir d’importantes avancées, non seulement pour les travailleurs des postes, mais aussi pour l’ensemble de la classe ouvrière. En particulier, après une grève de 42 jours en 1981, le STTP a obtenu 17 mois de congé de maternité pour les travailleuses des postes. Cette victoire a servi de modèle à la lutte pour le congé parental rémunéré dans tout le pays.
Les leçons pour aujourd’hui
Alors que la décomposition du capitalisme s’accélère sous nos yeux, il est plus important que jamais de tirer les leçons de la grève des travailleurs des postes de 1965. L’ordre d’après-guerre s’effondre, et avec lui, la base matérielle qui a permis la création de l’État-providence au Canada. Le capitalisme ne peut plus se permettre les réformes du passé, et si nous voulons les maintenir, nous devrons nous battre comme des diables.
Cela ne pourrait être plus clair que dans le cas de Postes Canada, où la direction a lancé une grande offensive contre les travailleurs. Réagissant aux pressions du marché, elle tente d’« Amazonifier » les conditions de travail afin de faire concurrence à Jeff Bezos et aux géants de la livraison du secteur privé dans la course capitaliste au moins-disant. Tout comme dans les années qui ont précédé 1965, il s’agit d’une tentative de pressuriser les travailleurs et d’augmenter l’intensité du travail. Et les résultats seront les mêmes.
Aujourd’hui, les postiers ont techniquement le droit de grève. Toutefois, chaque fois que le STTP va en grève, le gouvernement fédéral, libéral comme conservateur, intervient pour leur retirer ce droit.
Mais les postiers se radicalisent et cherchent à prendre les choses en main, tout comme ils l’ont fait en 1965. Cela se voit par le fait que les locaux du STTP à Edmonton, Saskatoon, Moose Jaw et Burnaby ont tous voté pour défier l’ordonnance de retour au travail l’automne dernier.
Et tout comme en 1965, les leaders des postiers laissent largement à désirer. Après que Jean-Claude Parrot – qui n’avait pas peur de prendre des risques et d’être arrêté – a dirigé le syndicat dans les années 1970, la direction a de plus en plus étouffé l’esprit militant de la base.
Ce fut le cas l’année dernière lorsque le gouvernement fédéral, sans débat ni vote au Parlement, a retiré le droit de grève aux travailleurs des postes. Bien que tout indiquait que la base était prête à défier cet ordre, la direction du STTP a capitulé et a ordonné la reprise du travail. En fait, à l’instar des dirigeants de la CPEA-FALC qui ont conspiré avec les dirigeants du CTC pour s’assurer que leurs syndicats affiliés ne manifestent pas leur solidarité avec les postiers, la direction nationale du STTP a contacté l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) pour lui demander d’empêcher ses membres de participer au piquetage de solidarité contre l’ordonnance de retour au travail dans une usine de Vancouver l’automne dernier.
La situation exige que nous revenions à l’impulsion initiale qui a donné naissance au STTP. L’expérience de 1965 a montré exactement comment la masse des travailleurs des postes pouvait affirmer sa volonté face à une direction déterminée à la nier. Ces leçons ne pourraient être plus pertinentes pour les postiers d’aujourd’hui. Il suffit qu’une nouvelle génération de militants se les approprie et mène la lutte jusqu’à la victoire.
C’est pourquoi le Parti communiste révolutionnaire organise les communistes du STTP, une faction militante et révolutionnaire de postiers communistes. Nos camarades se battent pour faire revivre ces traditions militantes et mettre fin au cycle de défaites qui se répète à chaque fois que nous entamons des négociations.
Notre droit de grève n’est pas négociable. Il ne nous a jamais été accordé par le gouvernement ou la constitution. C’est quelque chose pour laquelle nos prédécesseurs se sont battus au prix de grands sacrifices et ont gagné. Nous devons nous préparer à nous battre à nouveau pour ce droit, non pas devant les tribunaux, mais dans le monde réel, sur les piquets de grève. C’est le seul moyen de lutter efficacement contre l’offensive de la direction et de la classe capitaliste dans son ensemble.