« Dans mon village, tout le monde est communiste » raconte un homme coiffé d’un turban orange vif à un camarade. « Je viens de sa ville natale. Mon grand-père est allé à l’école avec lui », dit un autre en montrant du doigt notre imposante bannière de Bhagat Singh, un célèbre communiste du Pendjab, dont l’image a attiré tous les regards lors de cette édition annuelle de Vaisakhi à Vancouver.
Ce festival, qui célèbre la récolte du printemps, est un jour clé de la religion sikhe et attire des centaines de milliers de personnes. Ici, personne ne sourcille en voyant des communistes : les traditions révolutionnaires sont fortement ancrées dans le sous-continent indien, où les travailleurs ont été exploités par l’impérialisme pendant des siècles.
Aujourd’hui, la diaspora indienne compte parmi les travailleurs les plus exploités du pays. Ils nettoient les hôpitaux, conduisent les autobus et paient des frais de scolarité exorbitants.
Notre participation à Vaisakhi est relativement récente, il s’agit de notre deuxième année. Mais nous sommes accueillis avec enthousiasme, y compris par les organisateurs du Gurdwara, qui nous disent que ce type d’organisation politique est notre Seva, ou « service désintéressé » dans le sikhisme.
Certains camarades pourraient trouver étrange que des communistes participent à un événement religieux. Mais si nous n’y allons pas, qui d’autre? Les seuls autres groupes politiques présents étaient les partis libéral et conservateur, qui ont installé des tentes dans l’espoir d’aller chercher plus de votes, mais qui ensuite ignoreront ce groupe une fois les élections terminées. Les communistes doivent aller là où se trouvent les masses, quel que soit le contexte.
Notre message principal était axé sur les élections : aucun parti ne représente les travailleurs et nous devons compter sur nos propres forces pour lutter dans les rues. Nous avons vendu des centaines de dollars de livres et journaux et rencontré des travailleurs qui veulent rejoindre notre parti.
Une mère a acheté à ses enfants de sept et douze ans pour 40 dollars de littérature, et ce dernier était fou de joie en tenant son nouvel exemplaire de La Maladie infantile du communisme de Lénine.