Sur les piquets de grève du STTP

Les travailleurs de Postes Canada, confrontés à des coupes massives et à la précarisation de leurs emplois, expriment une colère profonde et un esprit de solidarité croissant. Sur les piquets de grève, beaucoup affirment que seule une grève générale coordonnée avec les autres syndicats pourra faire reculer le gouvernement et défendre les services publics.
  • Jillian et Jacob
  • mer. 8 oct. 2025
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Les médias mènent une offensive tous azimuts pour diaboliser les postiers et rallier le soutien à la population en faveur des coupes dans les services postaux, passant sous silence les conditions de travail et l’humeur sur le terrain. Nos camarades se sont rendus aux piquets de grève pour écouter les témoignages des travailleurs eux-mêmes.

Certains facteurs, dont beaucoup sont contraints de travailler sur appel, ont vu leur trajet presque doubler. « Cela ne fera qu’augmenter le nombre d’accidents. Rien que les demandes d’indemnisation vont leur coûter beaucoup plus cher. » 

Pendant des années, on a dit aux postiers qu’ils devaient s’estimer heureux d’avoir un emploi. « Et maintenant, nous allons tous devoir chercher un nouveau travail. »

Les travailleurs défieraient-ils un ordre de retour au travail? « Nous avons voté pour défier la dernière fois. Maintenant, nous n’avons plus rien à perdre. Qu’en pensez-vous? »

Ils ont également dit : « Nous avons besoin de la solidarité et du soutien des autres syndicats. J’ai entendu dire que les enseignants sont prêts à se mettre en grève. Pourquoi ne nous coordonnons-nous pas avec eux? Qu’est-il advenu de l’AFL (Alberta Federation of Labour) et du Front commun? »

– Jillian, Edmonton


Je viens de rentrer d’un piquet de grève du STTP, où mes camarades et moi sommes allés montrer notre solidarité. Les travailleurs que nous avons rencontrés nous ont expliqué comment les coupes budgétaires auxquelles ils sont confrontés menacent l’existence même du service postal – et leur emploi. La pression pour flexibiliser le travail est immense, et tout le monde a parlé de comment ils ont vu de bons emplois syndiqués être attaqués pendant des années. Travailler à la poste était autrefois synonyme d’un emploi stable sur lequel on pouvait compter pendant toute sa carrière, mais lorsque j’ai parlé à l’un des jeunes travailleurs, il m’a dit qu’il avait présentement trois emplois, une nécessité pour vivre à Toronto. L’ambiance sur le piquet n’était toutefois pas du tout déprimée, mais plutôt marquée par une profonde colère et un esprit combatif. Les travailleurs à qui j’ai parlé ont reconnu qu’il ne s’agissait pas d’une grève « habituelle » pour les salaires et les conditions de travail, car les méthodes habituelles ne suffiraient pas pour gagner. L’idée principale que j’ai entendue à maintes reprises est que cette lutte doit prendre plus d’ampleur, obtenir plus de solidarité de la part des autres syndicats du secteur, et pour citer un travailleur : « À ce stade, je pense que nous avons besoin d’une grève générale. »

– Jacob G., Toronto